Je souffle un mot, je le murmure
Comme un chemin que je trace
Le long des lignes d'azur
Du bout de mes larmes
Et mes doigts désarment
Et mes doigts effacent
Par des caresses qui assombrissent
Je voudrais les palper
Mais les mots
Zéphirs railleurs
S'emmêlent , s'enroulent
Chuchotent à mon oreille :
"Partons, ailleurs
Loin de la foule
Et des ciels sans soleil"
Je voudrais les poser
délicatement
sur le papier
Mais les voyelles papillonnent
Et les consonnes se rebellent
Elles m'effleurent une dernière fois
Douces syllabes sur ma peau nue
Mots de rêve, mots de joie
Lettres ingénues
Qui dans l'air tiède s'évanouissent.