30 novembre 2008

Le magicien

C'est un passeur,
celui qui connait le chemin du sensible et les secrets du monde intelligible
Rêveur des jours de pluie et des nuits sans lune

Il pourrait changer le monde
Et le chaos en silence

C'est un danseur,
Celui qui exécute les rituels, et trace des pentacles
Dans une transe furieuse
Une joyeuse débâcle
Vers des rêves de hauteurs

Il pourrait changer le monde
Le faire tourner dans l'autre sens

Dans la moiteur du soir
Sa fragile beauté m'a sauté au visage
Doux murmure porté du rivage
d'une muse qui s'ignore
d'un satyre aux charmantes grimaces
Surgi d'un songe
Elle s'en est allée avec le soleil
L'éternité qui se suffit à elle-même
La nostalgie qui s'émerveille
Se satisfait des souvenirs,
ces mirages que le temps crée parfois à nos dépends.

Pourtant, ces amis partis conquérir le monde
Sont toujours là :
ce sont la mer et le ciel
La pluie d'été et le rouge qui flamboie dans la chaleur de décembre.
Ils reviendront peut-être, plus forts encore.
Plus grands, mais presque inchangés.

Et tout ira bien, malgré les ombres
(Rehaussent-elles les couleurs ?)
Points noirs sur le visage adolescent de la vie
Du temps qui passe
Nous rappelle sans cesse aux exigences
De bonheur

Et peut-être qu'un jour nous remonterons ensemble le cours de l'eau, vers la lumière

15 novembre 2008

Insaisissables !

Il y a des choses comme ça, qui peuvent être douloureuses, auxquelles on n'a pas une seconde à consacrer, mais qu'on s'entête à faire. Aimer, rêver, lire… Ecrire.
Que d'efforts pour arriver à extirper quelques lignes de l'imbroglio qui me sert de cerveau, démêler les nœuds, donner un sens aux vides et aux pleins.
Si seulement je pouvais les maîtriser, ces mots. S'ils pouvaient m'obéir, en dociles brochettes de syllabes qu'ils sont !
L'écriture est-elle un combat ? Ai-je une chance d'en sortir vainqueur ? Chaque rime, chaque phrase juste est une manche gagnée. Une revanche prise sur toutes ces fois où je tâtonne, griffonne, trépigne, ausculte la moindre parcelle de mélancolie, tape des pieds comme une enfant dans l'espoir que les mots sortiront de terre ou bien tomberont du ciel. Qu'ils soient étoile ou herbe folle, peu importe, pourvu qu'ils viennent, qu'ils soient là, précieux, discrets, éclatants !

8 novembre 2008

Des mots toujours, pour décrire le flou. La lumière diffuse qui entoure chaque atome. La réalité d'un sourire, l'inconsistance d'un monde noyé sous les regards vides de ceux qui ne rêvent plus. Parce que rien n'existe d'autre que ce langage qui nous enferme parfois, nous libère bien plus souvent.

Se saisir des mots, de ce petit bout d'étoffe qui dépasse quelques fois, imperceptiblement. L'attraper, et tirer, oui, tirer de toute ses forces sur le fil de la vie! Narguer les Parques, vieilles encroûtées, et leur montrer que ce fil qu'elles semblent garder jalousement, tout le monde peut s'y accrocher.
S'approprier les mots ou la vie, quelle différence, au fond ?

1 novembre 2008

Sans artifice et puis c'est tout

A quoi bon essayer de sauver ce qui peut l'être
Rage et impuissance se mélangent
Tout doucement dans ce désordre bancal
Il y a des mots qu'il faudrait connaître
Faire face au désarroi étrange
Il y a des choix à faire pour tenter d'éradiquer
Ce qui nous guette, ce qui fait mal
Il n'y a que le phénix qui peut renaître
Et ceux qui ressemblent aux anges
Les autres meurent d'une innocence létale.

Alors, il ne reste plus qu'à fermer les yeux, et prendre son élan. Car c'est peut-être une nouvelle ère, ou peut-être pas. Mais ce ne sera pas faute d'avoir essayé.