18 juillet 2008

L'homme-oiseau


Il voulait échapper à cette vie morne et vaine

Cette mort lente à simuler

Faire semblant de s'envoler

Comme si cela en valait la peine


Il entendait le récit des grands oiseaux de proie

Et voulait lui aussi connaître le ciel

Sentir l'air froid sur son visage et le goût du sel

Être libre, heureux à en pleurer, ivre de joie


Sur la terre ferme, il attendait son heure,

Loin des mouettes et des goélands rieurs

Ignorant tout des nuages et des hauteurs,

C'était pourtant l'idée qu'il avait du bonheur.


Par miracle, il eut un jour des ailes,

De prime abord intimidé, n'osant pas les ouvrir

Il s'avéra ensuite enchanté de découvrir

Que le ciel était pur et la vie bien plus belle


Il tournoyait, voltigeait comme un fou

Passionné comme jamais

Narguant les jaloux

Qui en bas l'observaient


Hélas il finit par se blesser et comprit qu'il était condamné

A ne plus voler , à ne plus entendre les doux murmures des sommets

Il avait mal, il avait peur de ce qu'il deviendrait

Une fois ses ailes totalement atrophiées


Un oiseau-sage qu'il croisa dans les airs

Lui dit en quelques mots qu'il avait tort

De pleurer, d'oser préférer la mort

A sa vie sans ailes, sur la terre


Il lui parla d'Icare, foudroyé, mais heureux

D'avoir connu la liberté et les cieux.

Alors l'homme- oiseau compris qu'il devait se réjouir

D'avoir pu voler avant de mourir.




11 juillet 2008

Hallelujah



Les étoiles tombent une à une. Le rideau noir et froid enveloppe tout. On ne dansera plus, on ne rira plus. Ou plus comme avant. Quand le ciel brillait . Quand la lune n'avait pas encore revêtu cette robe terne.

La nuit fait même peur au rossignol. C'est la fin.


Quelque part, tout en bas, un homme solitaire, une guitare à la main, entame une dernière complainte :

"Love is not a victory march

It's a cold, it's a broken hallelujah"


Il sait que demain tout sera mort. Les aigles fiers et les grands saules dépérissent déjà.









10 juillet 2008

Oceania






Des poumons de la Terre, des tréfonds nourriciers

Mère Océane et sa cour enchanteresse surgissent

Méduses amourachées suivent sans sourciller

Murènes et serpents purs comme des lys


Des gouffres abyssaux on entend les chœurs

Cent voix d'angelots, murmurent, s'élèvent

Dans un tournoiement de lumière et de rêve

Dans un ballet hypnotique plein de ferveur :


"Your sweat is salty...

Ta peau, tes écailles dans l'eau salée

La reine veut les mordre, puis s'en aller

En gardant le goût de ta sueur salée

Et les soupirs du ressac."