Il voulait échapper à cette vie morne et vaine
Cette mort lente à simuler
Faire semblant de s'envoler
Comme si cela en valait la peine
Il entendait le récit des grands oiseaux de proie
Et voulait lui aussi connaître le ciel
Sentir l'air froid sur son visage et le goût du sel
Être libre, heureux à en pleurer, ivre de joie
Sur la terre ferme, il attendait son heure,
Loin des mouettes et des goélands rieurs
Ignorant tout des nuages et des hauteurs,
C'était pourtant l'idée qu'il avait du bonheur.
Par miracle, il eut un jour des ailes,
De prime abord intimidé, n'osant pas les ouvrir
Il s'avéra ensuite enchanté de découvrir
Que le ciel était pur et la vie bien plus belle
Il tournoyait, voltigeait comme un fou
Passionné comme jamais
Narguant les jaloux
Qui en bas l'observaient
Hélas il finit par se blesser et comprit qu'il était condamné
A ne plus voler , à ne plus entendre les doux murmures des sommets
Il avait mal, il avait peur de ce qu'il deviendrait
Une fois ses ailes totalement atrophiées
Un oiseau-sage qu'il croisa dans les airs
Lui dit en quelques mots qu'il avait tort
De pleurer, d'oser préférer la mort
A sa vie sans ailes, sur la terre
Il lui parla d'Icare, foudroyé, mais heureux
D'avoir connu la liberté et les cieux.
Alors l'homme- oiseau compris qu'il devait se réjouir
D'avoir pu voler avant de mourir.
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